Love stories

On dit toujours que tout commence toujours par une histoire d'amour. Seulement, je me suis très vite rendu compte que ce n'était pas le cas. Les vraies histoire d'amour n'existent pas. Pourtant, pendant des années j'ai toujours cru que mon père avait follement aimé ma mère et que celle-ci l'avait follement aimé.

Vous vous demandez surement comment ces deux- là se sont rencontrés  ? C'est simple, après une soirée bien  arrosée,  les deux bourrés se retrouvent dans un recoin sombre et vous comprendrez surement ce que ça donne.
Pour vous parlez un peu de mes parents, leur histoire est plutôt banale. Mon père, Charly  était depuis quelques années un grand metteur en scène parisien et ma mère, Ariane, une actrice de sa troupe.  
Alors y avait t-il vraiment de l'amour entre ces deux là ? La flèche de cupidon les avait touchée ? Je n'en ai pas la moindre idée.

I say Hello to the world

Il pleuvait le jour de ma naissance. C'est tout ce que je peux vous dire. A part que je n'étais pas non plus le petit garçon  le plus désiré du monde. Car ma naissance signifiait la fin de leur carrières d'artistes. Pour eux, travailler, faire des spectacles n'était plus possible avec un bébé à la maison.
C'est pourquoi les deux se demandèrent pendant des semaines la même question du genre  : «  on le garde ou on le garde pas ?! »
J'ai tout de même fait alors mon entrée en scène à un moment ou à un autre, sinon je ne serais pas là pour vous parler. Puis j'ai  fait le bonheur de ce couple pendant quelques années. Seulement, ce petit bonheur ne fut que bien éphémère.

Family is the strongest thing in the world

-Maman est ce que je peux le regarder dormir ? Demandai-je du haut de mes deux ans

Les grands yeux ouverts, je regardai le nouveau membre de la famille, Diego dans son petit berceau. .
La petite famille comptait un nouveau membre. Et rien n'était plus beau que le bonheur d'être ensemble. Sous la pluie, nous promenions dans la ville , dans les jardins. Diego et moi, sautions dans les flaques d'eaux. Mes parents se prenaient par la main et je réalisai qu'aucune famille n'était plus heureuse que la notre.

Les années passèrent et je grandissais aux cotés de mes parents et de mon frère. J'allais à l'école et je n'étais pas le plus brillant mais au contraire le plus turbulent. J'y peux rien moi si je n'aimais pas l'école. Quand quelqu'un m'embêtait dans la cour du primaire, je lui flanquai une claque et je finissais le plus souvent au coin et dans le bureau de la directrice. Quand à mes notes, elles n'étaient pas fameuses non plus  mais ma mère ne s'en inquiétait pas tellement  et riait en voyant les remarques de certains profs. Sauf que mon père ne partageait pas cet avis.Peu à peu, je le sentais changer, son regard devenait de plus en plus menaçant. Et surtout je l'observai quand en douce, il se buvait plusieurs bouteilles de whisky...

A little surprise


-Charly je suis enceinte ! Déclara Ariane, hésitante de la réaction de son mari.
Postés, dans le couloir, du haut de nos 6 et 4 ans, nous écoutions les discussions des adultes à travers la porte de la cuisine.
-Ça veut dire quoi enceinte ? Demanda Diego incrédule
-Chut ! Lui répondis-je, on va se faire repérer !
L'annonce de la grossesse de maman  se suivie  par un gros bruit et je compris que mon père venait de casser une assiette.
-Tu es quoi ?! Cria t-il furieux, on a pas déjà assez de gamins ?! Pas déjà assez de souci financiers ? ! Toi qui ne travaille plus! Et puis je pari que le gamin n'est pas de moi !

En entendant Papa crier, nous courions nous réfugier dans la chambre. C'était la première fois que les entendait se disputer comme ça. Et j'en étais bouleversé .

L'année suivante, ma mère accouchait d'une petite fille Zoé. Elle cacha toutes les analyses prouvant que Charly n'était pas le père de Zoé, le laissant croire que la vie chez  la famille était toujours rose bonbon .Pourtant tout était logique : ma mère trompait mon père et cela  depuis bien longtemps maintenant.


-  Maman va revenir, elle va au théâtre pour répéter, sois sage  Gabriel  et surveille bien ton frère et ta sœur m'avait t-elle dit en me donnant un bisou sur le front avant de prendre la voiture.

Avant de prendre la voiture.
Pour ne jamais revenir.

We are not a family


-Maman elle revient pas ? Demanda Diego à mon père, et on mange quoi ce soir ?
-  Vous mangerai ce qu'il ya dans le frigo, j'fais pas la cuisine ce soir  et occupez vous aussi du gosse , je l'entends encore brailler , répondit mon père en prenant une fournée de chips au barbecue.
-Elle est où maman ?!  Répétai-je sur un ton ferme
-Elle est  là où elle est !
-Mais c'est où là où elle est ?! Demanda une nouvelle fois Diego
Je compris alors que maman n'allait pas revenir ni demain ni le jour d'après et encore moins le jour d'encore après.
Ma mère était alors partie vivre sa vie autre part nous laissant avec un père qui ne digérait pas le départ de sa femme.


Je me souvient que ce soir là, nous avions eu très faim car à part la bière de papa, il n'y avait pas grand chose dans le frigo . Zoé, pleurait et moi j'essayai de la réconforter , de la mettre au lit mais rien à faire  ces pleurs ne cessaient pas .

-Papa ! Baisse le son de la télé ! Zoé arrive pas à dormir ! ,  lui criai-je depuis le couloir

Je n'entendis pas tout de suite une réponse mais les pas de mon père se rapprochaient très vite et  quelques secondes plus tard, il se retrouva devant moi.
- Écoute moi bien petit morveux, ta mère est partie à tout jamais  alors je fais ce que je veux . Débrouillez vous tout seuls !  me cria t-il dans sa fureur

Effrayé par la fureur inhabituelle de mon père , une larme coula sur ma joue.
Mon père se redressa soudainement et me dévisagea.
-  On dirait que tu pleures Gabriel  ?  me demanda t-il sur un léger ton satirique
- Non je pleure pas  , lui répondis-je alors que de grosses larmes coulaient toujours sur mon visage
-  Je vais t'apprendre ce que c'est de pleurer,  ajouta t-il avant de me flanquer une gifle

Il disparut alors avec son  paquet de chips et Diego arriva et me découvrit sur le sol en larmes  Les pleurs de Zoé quand à eux résonnaient encore dans la maison .  
Je  me recroquevillai dans ma chambre essayant de me battre contre les larmes.
Mon père sombrait dans l'alcool et la drogue.
Et je sombrait aussi.
Dans la tristesse et la peur.


Sometimes life is like a tragedy

Je rentrai  de l'école lorsque mon père  me tendit un papier suivit d'un regard noir.
Je compris tout de suite de quoi il s'agissait.
- C'est quoi ça Gabriel  ?! 
-  Quoi?! Ça ?! Bah c'est un papier !  lui répondis-je
-  Sale morveux ! C'est ton bulletin , tu es nul dans toutes les matières ! Tu n'a pas la moyenne !  
-C'est pas de ma faute ! J'aime pas l'école ! 
- Ah tu va voir ce que c'est d'aimer l'école ! cria t-il en me flanquant une claque,puis deux puis trois.
Je criai mais il continuait .
-  Arrête papa ! Tu me fais mal lui répondis-je en pleur
Je vois que tu pleures Roméo ?! Alors tu va voir ce que c'est de pleurer ! répondis t-il en me flanquant sur le sol en continuant de me donner des coups de pieds.
Ne verse aucune larmes ! Pensai-je , tu ne dois pas verser de larmes !
Est ce que c'était si grave de pleurer ? De pleurer quand on souffre ?
Oui , je souffrais énormément et je me demandai quand tout ça allait avoir sa fin.

Only music can save me

-Chut ! Il va nous entendre ! Criai-je du haut de mes 10 ans à Diego
-T'es sur que c'est pas dangereux de monter comme ça dans le grenier ? Me répondit t-il, et si il nous voit ?!
-Il verra rien, il dort comme un bébé, t'a vu le nombre de bière qu'il a prit ?! On craint rien ! Allez magne toi !
Je refermai la trappe. C'était la première fois que je venais dans le grenier et j'y découvris les affaires de papa puis de maman. Leurs jolis costumes de théâtre, les vieilles photos et puis enfin un dernier objet qui attira mon attention.
Une guitare.
Mes yeux s'illuminèrent d'émerveillement.
C'est alors qu'en secret, je venais  tout les soirs après l'école dans le grenier pour gratter  les cordes de la vieille guitare à maman.

Peu à peu, la musique me redonnait le sourire. J’apprivoisai mon instrument. Chaque soirs, j’apprenais un nouvel accord. Et c'était sous les encouragements de Diego et Zoé que je progressai.
Sauf , que mon père finit par découvrir que je skoittai tout les soirs dans le grenier pour jouer de la guitare. Et j'eus le droit à un nouveau sermon.
- Qui a bien pu t'autoriser à venir ici ?! Franchement Gabriel, tu te prend pour qui ?!
Il me plaqua contre le mur. Mais j'étais bien déterminé à lui tenir tête.
- Je fais ce que je veux , c'est pas un alcoolo  comme toi qui va me dire ce que je dois faire !
Il me flanqua encore une gifle, à la longue ça ne me faisait même plus mal.
Il pouvait dire ce qu'il voulait, il ne pouvait rien contre moi.
Si j'avais envie de faire de la guitare. J'allais en faire. Il n'allait pas me dicter ce que je devais faire.

Music can make you smile

Dans la cour du collège , sur l'herbe, je jouai, les cheveux dans le vent. Les élèves s’agglutinaient autours de moi pour m'entendre jouer. Certains criaient  mon nom avec encouragement. Pas la peine de cacher que j'étais pour eux la star du collège, non pas seulement parce que je jouai en public mais parce que j'étais celui qui amusait la galerie en classe ou encore parce que je lançai des clins d’œil aux  jolis filles.
Aux yeux de tout le monde , je paraissais heureux, j'étais celui qui se vantai, qui ne supportait  pas la moindre remarques venant d'un prof ou d'un élèves Je faisais absolument  tout ce que je voulais. Et personne ne se doutait que quand j'allais rentrer, j'allais encore dire coucou au plancher de la cuisine à cause des violences de mon père.

Un jour, une fille s'approcha de moi   en me lançant un grand sourire.
Qu'est ce qu'elle voulait encore celle-là ?! Pensais-je, on peut jamais être tranquille pour jouer ou quoi ?!
-Tu sais que tu es quelqu'un de très mystérieux Gabriel ?! Fit t-elle d'un ton énigmatique
-Euh ou pas ! Lui lançai-je
-Tu sembles vraiment cacher quelque chose !
-Je cache rien et je vois pas qui t'es pour me sortir ça !
-Tout le monde voit bien que derrière ton joli sourire, tu caches d'étranges marques ! Des marques de blessures !
Je comprenais très bien à quoi elle pouvait faire allusion.
Mon cœur se serra en repensant aux coups et à la souffrance engendrée par mon père.

-Désolé mais je vois vraiment pas de quoi tu parles ! Lui répondis-je en me levant pour partir à moitié bouleversé du rappel de ses  mauvais souvenirs.

What do you want ?

Je rentrai chez moi , ma guitare sur le dos, casque sur les oreilles et musique à fond.
Une main m'agrippa et me tira du super solo de guitare que j'étais entrain d'écouter.
C'était encore elle. Elle me poursuivait. Décidément, c'est du harcèlement là  !
-Je sais que ton père te bat ! Me déclara t-elle à moitié essoufflée , je sais ça parce que je t'entends et je te vois quand tu regardes le ciel à ta fenêtre !
Comment tu sais ça ?! Lui répondis-je sur un ton agressif
-J'habite la maison d'a coté ! Me lança t-elle en souriant
-Tu dis un seul truc, t'es morte ! Ok ?!
-Je ne dirai rien promis !


Let's share a secret

Lily était l'amie qui me redonnait le sourire. Pendant les vacances d'été, nous passions beaucoup de temps ensembles. Les longues ballades en forêts, les feux de camps à ne plus en finir, des marshmallow grillés, des nuits à la belle étoile. Ce fut un bel été . Mais cet été  passa  beaucoup trop vite.
Pourtant, il fallait que je me rende à l'évidence. Je devais lui dire. Je devais lui dire que j'allais partir de l'autre coté de l'océan parce qu'on retirait ma garde à mon père. Et que moi , Zoé et Diego allions partir en famille d'accueil aux Etats-Unis.
Mais comment lui dire quand on est pas assez courageux pour faire ses adieux.

Hello America.


- Ici se sera ta nouvelle chambre ? Ça te convient ? Déclara Josh, mon nouveau papa
Chargé, de mes bagages  et de ma  guitare , j'observai la petite pièce qui avait été redécorée spécialement pour mon arrivée.
-Elle est parfaite ! Lui répondis-je avec un grand sourire.
Non, je ne regrettai pas la France.
Une nouvelle vie commençait pour moi et j'en étais heureux.

Friends is all we got

- Salut j'tais vu avec ta gratte l'autre jour dans le parc, t'en fais depuis longtemps ?! Me demanda un gars de ma classe
-J'en fais depuis que j'ai dix ans pourquoi ?
J'mapelle Chuck , je fais de la basse, ça te dit on s'improvise  quelques trucs ?
-Moi c'est Gab ,quand tu veux on s'fait un petit truc !

Le jour d'après, nous étions chez moi , avec nos instruments, entrain de réveiller tout le quartier. Nous devenions inséparables. Meilleurs amis pour vous préciser.

-Putain Chuck lâche ce joint ! Lui déclarai-je

ça y est, encore en soirée il était défoncé. Il changeait. Il n'était plus le même et  parfois impossible de le reconnaître. Je connaissais  ce schéma, je connaissais ce cercle sans fin. Et quand je voyais Chuck qui sombrait, je revoyais mon père qui lui aussi qui sombrait, devenant de plus en plus violent. Fallait que je fasse quelque chose. Fallait que j'aide mon pote à sortir de là.
Malheureusement , ses addictions ont empirées, il a finit par taper un gars lors d'une soirée et ça a mal finit .
Non mais fait pas ça ! Je lui ai dit , tu peux te contrôler ! Tu n'a pas besoin que la drogue prenne le dessus !
Malgré mes mises en garde , il n'a rien voulu savoir , il m'a envoyé balader et à la fin de la soirée je l'ai retrouvé en sang, je l'ai raccompagné chez lui et j'ai expliqué à Kae, sa petite sœur ce qu'il s’était  passé.
Depuis ce jour, j'ai promis à Kae, que j'allais tout faire pour que Chuck se reprenne.
Et j'ai réussi , j'ai réussi à ce qu'il ne touche plus une seule drogue. C'était long , parfois dur mais au final ça valait le coup. Car Chuck à nouveau sur pieds, on était prêts à refaire de la musique ensemble, et pas seulement en duo mais en trio avec la petite nouvelle, Kae qui allait nous accompagner à la batterie.

Partners in crime

Nous avons décidé de créer un groupe. C'était évident , il fallait. Car nous étions un trio inséparables. Avec Kae , la musique était notre drogue, impossible de s'arrêter, de jouer , de composer , de se prendre des fous rires en plein morceaux.
Dans  mon garage , on en a passé des heures, enfermés, là dedans. Et c'est peu à peu, en travaillant que le groupe a atteint sa renommée et sa popularité.
 Dès qu'il y avait un événement au lycée ou en ville , on jouait, on faisait des concerts déchirants, le public criait nos noms. Et c'était la vague  déferlante du succès.

Après nos concerts , tout se finissait toujours par un big soirée. Musique à fond et alcool qui coulait à flot , furent les motifs de nos débordements, à moi et à Kae.
Sauf qu'on se disait juste chaque fois : « On oublie ?! »
Là, on se regardait avec un grand sourire et on oubliait. On oubliait ce qu'il s'était passé l'autre soir et on refaisait les fous le soir d'après.
Pourtant, je me rendais à l'évidence. Depuis le début , je ne l'avait peut-être pas remarqué mais j'étais tombé sous le charme de la belle Kae. Oui , je tombai amoureux de ma batteuse préférée .

Summer Holidays

-Tu nous enverra une carte postale hein ? Me demanda Kae en souriant
-Tu crois vraiment que je vais vous oublier ! Je reviens vite promis !

J'allais devoir passer un mois en France avec Diego et Zoé, reprenant contact avec mon père actuellement en cure de dés-intox qui insistait pour nous revoir. Évidemment , de retour sur Paris, je revis Lily qui attendait impatiemment mon retour et à qui je n'avais pas donné de nouvelles depuis deux ans.
Ensembles, on faisait la fête , dans les bars les plus branchés de Paris. Parfois aussi ici , ça débordait et il fallait dire stop avec tout les verres de vodka qu'on se prenait. Car non , je n'allais pas devenir un alcoolo comme mon père.
Les vacances à Paris , ont touchées à leur fin et heureusement car j'avais hâte de retourner chez moi aux States, de revoir, Kae qui m'avait terriblement manquée et puis Chuck aussi pour qu'on puisse encore  jouer comme des tarés sur scène.

Two years later

Nous avons continué à enchaîner le succès et les concerts jusqu'à la fin du lycée, à se défouler avec le public qui nous adorait. C'était les meilleures années de ma vie. Je pensai que tout cela n'aurait jamais de fin, que nous pourrions jouer et partager de la musique jusqu'à la fin de nos vies , pourtant j'ignorai que quelque chose allait changer ma vie à tout jamais.

Ce jour-là, je rentrai d'un concert et même s'il était très tard, je skoittai tout de même facebook sur mon Ipad. Ma messagerie fait un joli petit bruit et je vois que c'est Lily qui vient de m'écrire.
Ca fait deux ans , que rien , qu'on ne s'écrit plus, qu'on s'oublie, qu'on ne s'est plus vu, pourtant là alors que je l'avais complètement oublié et elle m'envoie un message. Mais qu'est ce que ça veut dire ?

«  Gabriel,

Est -ce que tu te souviens encore de moi ? Tu sais la fille qui t'embêtait au collège parce qu'elle connaissait ton secret ? Tu sais la fille avec qui tu souriais. Puis la fille que t'a oublié.
Seulement , moi , je ne t'ai pas oublié.
Je regarde tes photos , ta page où tu rayonne avec Kae et Chuck .
Nous te regardons grandir.
Nous écoutons tes nouvelles compostions.
Nous observons ton sourire.
Puis nous rions.

Alors voilà ,
Tu te demandes surrement qui est cet étrange pronom « nous »
Mais faudrait t-il d'abord que je te rappelle ce qu'il s'est passé ce fameux soir avec les verres de vodka où on a finit à l'arrière de ma voiture.
Là , tu me dirais que ce ne sont que des erreurs de jeunesse.
Qu'une petite soirée très vite oubliée.
Pourtant , on oublie pas.
Gabriel ,
Il y a une petite fille qui attend son père.
Une petite fille , qui a le même sourire que lui.
Une petite fille qui chante vos chansons.
Une petite fille qui regarde le ciel à sa fenêtre.
Une petite fille qui se demande quand va revenir son papa.

Gabriel,
Cette petite fille s’appelle Louise.
Elle a deux ans.
Et tu en ai le père. »

Mon cœur fait un bond immense en lisant tout ça.  Mais qu'est ce que ça veut dire bordel ?
Elle se fout de ma gueule ou quoi là ? C'est ce que je m'apprête à lui répondre. Mais Lily continue d'écrire.

«  Je joint ci joint , une photo d'elle.

Ton amie,

Lily, »

Je peux vous dire , que je n'ai pas dormi de la nuit , trop bouleversé par la nouvelle.
Mais je fais quoi maintenant ? Je fais quoi bordel ?!

I'm leaving

-Je pars, je dois rentrer en France, je suis désolé, mon père veut que j'aille étudier là-bas.

C'est tout ce que je trouvai à leur dire. Une excuse bidon qui cachait la vrai raison.
Putain Gabriel t'es même pas crédible !  
Le groupe s'est effondré. Et cela à cause de moi.
Moi , je regrettai ce que j'avais fait.
Et je regrettai de ne pas me sentir capable de dire la vérité.

Le lendemain , j'ai pris le premier avion pour Paris.
J'ai sonné à la porte de l'appart de Lily.
C'est la petite Louise qui m'a ouvert.
- papa !!!!
Et je l'ai prise  dans mes bras.

Puis pendant un an , je n'ai pas vraiment étudié. J'ai vaguement suivit quelques cours en Fac de droit mais je voyais bien que ce n'était pas ce que je voulais faire.  Je m'occupai de Louise avec Lily. Je la regardai grandir.
Je rejouais nos chanson.
Je pensai à Kae.
-Pourquoi tu pleures papa ? Me demande Louise
-Non , non je pleure pas c'est juste que rien, tu es trop petite pour comprendre...

Je joue toujours de la guitare sur le canapé du salon.
Attentive, Louise m'écoute.
-Moi aussi je veux faire de la musique ! Je veux faire comme Kae ! Je veux faire du tam tam !
-De la batterie, lui corrigeai-je , elle fait de la batterie , et comment tu la connaît d'ailleurs ?!
-C'est la fille des vidéos que maman me montrait, celle à qui tu souriais tout le temps pendant le concert, dis tu l'aime bien Kae ?
-Oui , je l'aime bien.
-Et tu l'aimes pas ma maman ?
-Louise c'est difficile à comprendre …

C'est vrai, comment faire comprendre à une petite fille de trois ans , que moi et Lily c'est juste un accident ? On s'aime pas. On est juste amis et on élève une fille ensemble. Donc on  ne pourra jamais être une vraie famille...

I'm coming back

-Lily , il faut que je rentre aux États Unis , je suis désolé ,
-C'est quoi c'est ton groupe qui te manque ?! Et tu me laisse seule avec Louise ?!
-Non c'est juste qu'ici je me sens pas bien , ce n'est pas la vie que je veux avoir , tu comprends ?
-Ce que je comprends ! C'est qu'on était tout les deux bourrés ce jour-là et  toi ! Tu n'arrives pas à assumer ton rôle de père !
-Ce n'est pas ce que je voulais dire !
-Nous partons aussi. Alors  Voilà ce qu'on va faire, puisque tu es venu nous voir en France on va aller aux States te voir. Et pire , je prend un appart là-bas et j’inscris Louise à la maternelle là bas !


Kae et le groupe me manquaient terriblement. Voilà c'était la vraie raison. Je devais revenir et leur  dire toute la vérité. Je ne vivrai pas dans le mensonge un jour de plus. Voilà, ce qui m'amène ici , à Maryland.